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Une méta-analyse publiée fin mars 2021 dans l’un des journaux du groupe Nature montre que les petites exploitations agricoles ont tendance à être plus productives et plus riches en biodiversité que les grandes. Ces conclusions n’étonnent pas l’ASPAS qui, tout en œuvrant pour l’instauration de zones laissées en libre évolution, est partisane d’une agriculture respectueuse du vivant sous toutes des formes.

Si les grandes exploitations représentent la majeure partie de l’approvisionnement alimentaire mondial, les petites exploitations ont tendance à être plus productives et plus riches en biodiversité que les grandes, et sont à peu près aussi rentables et économes en ressources. C’est ce qui ressort d’une vaste analyse entreprise par des chercheurs de l’université de Colombie-Britannique à Vancouver. Vincent Ricciardi et ses collègues ont compilé 118 études menées sur 50 ans dans 51 pays différents afin d’évaluer comment la taille des exploitations agricoles affecte des résultats autres que la production alimentaire.

84 % des exploitations ont une superficie inférieure à 2 hectares. De nombreux décideurs et scientifiques affirment que ces petites exploitations sont plus performantes que les grandes exploitations industrielles – qui fournissent la majeure partie de la nourriture mondiale – sur une série de mesures environnementales et socio-économiques.

L’équipe a ainsi constaté que les petites exploitations ont des rendements plus élevés que les grandes, peut-être en raison de la disponibilité accrue de la main-d’œuvre familiale. Les petites exploitations ont également tendance à avoir une plus grande diversité de cultures, ainsi qu’une plus grande biodiversité non agricole. Cela s’explique probablement par le fait que, par rapport aux exploitations industrielles, les exploitations modestes ont moins recours aux insecticides, couvrent des paysages plus diversifiés et présentent davantage de bordures de champs entre les cultures et les terres non cultivées.

Pour une nature en libre-évolution et une paysannerie respectueuse du vivant !

Par la maîtrise foncière, l’ASPAS crée des Réserves de Vie Sauvage® pour garantir à la nature des espaces libres de toute pression anthropique (coupe de bois, chasse, pêche, etc.).  Les terres agricoles ne sont pas concernées par ces projets et l’ASPAS ne cherche pas à les acquérir.

Nous avons besoin de l’agriculture pour nous nourrir et nous habiller, de bois pour construire et nous chauffer. Il est ainsi nécessaire de favoriser autour de ces Réserves des pratiques agricoles, forestières et économiques durables et respectueuses du vivant.

C’est ce qu’a d’ores et déjà initié l’ASPAS en créant localement des partenariats avec les Conservatoire des Espaces Naturels (CEN), la Confédération Paysanne ou bien, directement avec des agriculteurs, comme par exemple le vigneron Laurent Habrard.

Les agroécologies, en tant que pratiques agricoles qui s’engagent dans des formes de réciprocité peuvent constituer une figure d’avenir d’une agriculture enfin émancipée de son unique but productif.

C’est en ce sens que l’ASPAS soutient des initiatives telles « Nous voulons des coquelicots », qui souhaite un plan de sortie de l’agriculture industrielle en 10 ans au profit d’une paysannerie plus respectueuse de la planète et de ses écosystèmes.

Face à l’effondrement de la biodiversité, directement lié à l’impact des activités humaines sur la planète, différents outils de préservation existent et se doivent de travailler en synergie. En 10 ans, nous pouvons à la fois sortir de l’agriculture industrielle et à la fois atteindre l’objectif de 10% du territoire français strictement protégé.

Loin d’être incompatibles, ces deux objectifs impliquent simplement un partage intelligent du territoire ! Et une forte volonté politique.

© Photo d’en-tête : Rémi Collange